Avec le projet de décharge Terzéo, le pays de Meaux recevra plus d’un million de tonnes de déchets dangereux en 30 ans. Seule la Commune de Chauconin-Neufmontiers aide les citoyens motivés à lutter contre ce projet.
Fidèle à sa réputation de poubelle de la région Ile de France, le nord Seine-et-Marne et plus particulièrement la région de Meaux est pressenti pour accueillir une énième décharge. En effet, si l’autorisation est accordée au projet Terzéo, les communes de Villenoy et Isles-lès-Villenoy hébergeront la 17ème Installation de France de Stockage de Déchets Dangereux.
Qu’est-ce que le Projet Terzéo ?
Selon la présentation faite par les représentants des sociétés Clamens et Cosson (filière du groupe Bouygues via Colas) partenaires financiers de la société Terzéo, spécialisées dans la valorisation de déchets de chantiers du BTP, ce projet vertueux garantit un haut niveau de maîtrise environnementale.
Les 60 hectares des anciens bassins de la sucrerie Béghin-Say situés sur les communes de Villenoy et Isles-lès-Villenoy auront le privilège d’accueillir une plateforme de tri hydraulique et de valorisation de terre de terrassement associée à une installation de stockage.
Ces anciens bassins seront dépollués et la plateforme de tri valorisera par un processus novateur 75% des 200 000 tonnes de déchets annuels en provenance de chantiers du bâtiment, liés notamment aux travaux du Grand Paris, évitant le recours aux carrières de granulats et de sable.
Qu’en est-il réellement ?
Une lecture en détail et entre les lignes des 24 kilogrammes du projet raconte tout autre chose.
Dépollution ?
Terzéo se dispense de rappeler que dans le périmètre du projet, l’essentiel des polluants déjà sur le site :cadmium, arsenic… est confiné dans un sarcophage, propriété de TÉRÉOS ,anciennement Béghuin-Say. TÉRÉOS pour raison financière s’oppose à toute dépollution ainsi le sarcophage continuera de menacer par ses écoulements résiduels la Marne et les nappes phréatiques.
Installation de stockage : oui mais laquelle ?
Une nouvelle barrière tombe avec le projet Terzéo. En effet, pour la première fois dans le Pays de Meaux, une Installation de Stockage de Déchets Dangereux est susceptible de s’implanter à quelques centaines de mètres des habitations. Ce site stockera 40 000 tonnes de déchets dangereux pendant 30 ans.
Quelle fiabilité donner aux études sur l’imperméabilité du confinement de ces déchets dangereux sur une aussi longue période? Comment interpréter l’absence de financement de la post exploitation du site prévue sur une période de trente ans? La CAPM aura-t-elle à subir, à l’instar du CET de Crégy-lès-Meaux le coût de cette post exploitation ?
Trafic routier ?
Comme d’habitude, la seule option retenue pour transporter les 200 000 tonnes annuelles de déchets dangereux est la route. Si on se reporte à la rubrique du projet consacrée aux flux, la RD 5 verra son trafic journalier moyen augmenter de près de 100 poids lourds aller-retour et de 10 à 14 véhicules légers en double fret sur une amplitude horaire allant 7h à 22h. A noter que l’impact de ce trafic supplémentaire sur la RN3 n’a pas été étudié.
Le nord Seine-et-Marne poubelle de l’Ile de France ?
Sachant que 80% des déchets de chantier du BTP d’Ile de France sont déjà stockés dans le département, un des engagements de Terzéo est de développer un procédé qui diminuera le recours au site de stockage de matériaux pollués en Seine et Marne. Force est de constater que bien au contraire, c’est une nouvelle installation de stockage de surcroit de Déchets Dangereux qui est prévue avec des capacités bien supérieures à l’ISDD SITA FD de Villeparisis.
Elle s’ajoutera à la liste déjà longue des Installations de Stockage de Déchets Inertes du nord Seine-et-Marne : Crégy-lès-Meaux, Isles-lès-Villenoy, Fresnes-sur-Marne, Annet-sur-Marne…
Il est bon de rappeler que les élus de la majorité du Conseil Départemental ont renié leur parole en mettant fin au moratoire voté à l’unanimité en 2015 qui interdisait pour 3 ans l’implantation de toutes nouvelles installations de stockage de déchets dangereux en Seine et Marne. En contrepartie de ce renoncement, le Département touchera un million d’euros de la part de la société ECT. Un million d’euros pour annuler les recours contre l’extension du site de stockage de Villeneuve-sous-Dammartin c’est bien peu comparé aux nuisances pour les riverains et le coût environnemental pour les générations futures.
Mercredi 16 novembre salle de la convivialité, une réunion publique à l’initiative du PCF a rassemblé plus de 100 citoyens déterminés à lutter contre l’implantation de cette plateforme de tri associé à une installation de stockage de déchets dangereux. Les participants ont regretté le silence des 17 autres communes de la CAPM sur le sujet. Le 26 novembre à Villenoy et le 2 décembre à Meaux, ont eu lieu les premières manifestations de citoyens opposés à ce projet.
Les citoyens qui veulent empêcher cette installation peuvent se mobiliser en rejoignant le collectif «Non au site de Déchets Dangereux Terzéo », en signant la pétition en ligne, ou participer à tous les mouvements d’opposition à ce projet (voir agenda des actions). Après les projets de Notre Dame des Landes, du Barrage de Sivens, le Pays de Meaux deviendra-t-il une nouvelle ZAD?
Le bureau municipal proposera au prochain conseil municipal de donner un avis négatif à ce projet. Le résultat du vote sera consultable sur le site internet de la commune.
Consultables en ligne :
Agenda des actions
Samedi 26 novembre à 10 heures : Rassemblement devant la mairie de Villenoy.
Vendredi 02 décembre à 18 heures 30 : Rassemblement devant la mairie de Meaux pour assister au Conseil communautaire de la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux et faire pression sur les élus des communes concernées par le projet TERZEO.
Mercredi 30 novembre de 14 heures à 19 heures, samedi 10 décembre de 9 heures à 14 heures et mercredi 14 décembre de 14 heures à 19 heures : La société Terzéo organise des réunions de présentation , près du calvaire de Villenoy, sur l’ex-RD5. Exprimez votre refus de ce site de stockage.