Hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation et des fournitures : un impact pour les particuliers, les entreprises, mais aussi les communes.
Chacun subit les effets de la hausse des prix des carburants, du gaz et de l’électricité, mais aussi des produits alimentaires ou de nombreux produits ou fournitures. Ces hausses touchent particulièrement les communes qui ne bénéficient d’aucune protection comme les tarifs réglementés de l’énergie.
Une situation critique pour les communes.
Ainsi, pour notre village, le prix du gaz a augmenté très fortement : depuis fin 2021, le mégawatts/heure est passé de 16,49 à 108,26 € TTC, soit une hausse de 656 % ! Pour 2023, c’est l’inconnu. Et encore, ces hausses sont « limitées » car nous nous appuyons sur le Syndicat Des Energies de Seine-et-Marne (SDESM) qui négocie au mieux les achats pour les communes adhérentes (+ de 200) dans le cadre d’un groupement de commandes. Le prix du gaz est très important pour notre village car tous nos bâtiments l’utilisent pour le chauffage. Beaucoup d’efforts ont déjà été faits pour limiter ces coûts : baisse de la température dans les bâtiments, meilleure régulation, sensibilisation des agents communaux et des utilisateurs (enseignants, associations). Certains locaux sont bien isolés thermiquement (école, Espace Jeunesse…) mais d’autres sont anciens et encore très énergivores (espace Evelyne Helluin, mairie…).
Pour l’électricité, la hausse constatée en fonction des puissances des compteurs s’affiche entre 16% et 24,5%.
Nous avons été pionniers dans les économies notamment en s’équipant d’ampoules à LED et en coupant l’éclairage public la nuit depuis 2015 entre 23h30 et 5h15, à la fois par économie et pour la protection de l’environnement. Ainsi, nous avons économisé 437,4 mégawatts/heure depuis 2016. Ces économies ne sont plus à faire, mais il faut maintenant trouver d’autres pistes.
Pour information, les décorations de noël sont louées dans le cadre d’un contrat de 3 ans valable jusqu’en 2024 et le coût de la consommation électrique (ampoules à LED) est estimé à 20€ pour un allumage de 9 h par jour sur 30 jours, c’est-à-dire un coût négligeable !
On assiste aussi à la hausse des matières premières alimentaires, avec un impact sur la restauration scolaire, et de certains produits comme le papier dont le prix de la ramette a augmenté de 42 % en 4 mois.
Le gouvernement doit entendre les maires.
Le projet de loi de finances pour 2023 ne répond pas aux conséquences de la hausse des charges des communes, pendant que leurs ressources stagnent, voire baissent. Alors que l’inflation fait progresser les recettes de l’Etat, par la TVA notamment, il faut qu’il garantisse la stabilité des ressources des communes en priorité par l’indexation sur l’inflation de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF).
Si rien n’est fait, la réduction des capacités d’investissement des communes, voire des services à la population, déjà observée en 2022, va s’aggraver en 2023. La baisse de l’épargne brute des communes conjuguée à la hausse des taux d’intérêts va freiner les investissements avec un risque de récession de l’économie du pays.
Il faut un plan d’urgence et la création d’un bouclier énergétique pour les communes.
Le bouclier tarifaire qui protège les ménages ne protège pas les communes qui font face à des factures ingérables alors même qu’elles ont déjà, comme Chauconin-Neufmontiers, mis en place des « plans de sobriété ».
Les communes devront-elles arbitrer entre équilibrage de leur budget, obligatoire, et continuité des services publics ? Nous ne pouvons nous y résoudre ! Il faut donc créer en urgence un bouclier énergétique plafonnant le prix d’achat de l’électricité et du gaz.
A moyen et plus long terme, il faut que le chantier de la rénovation thermique des bâtiments publics devienne prioritaire pour réaliser des économies d’énergie majeures. Mais cela représente un coût colossal qui doit bénéficier de dispositifs de soutien, financés par l’Etat, dans un cadre pluriannuel.