Par arrêté du maire en date du 7 novembre 2019, l’usage de produits phytopharmaceutiques, notamment pesticides dont le glyphosate, est interdit à une distance inférieure à 50 mètres de toute parcelle comportant un bâtiment à usage d’habitation ou un établissement scolaire, périscolaire ou de petite enfance.
Cette décision a été prise après consultation des agriculteurs concernés, sans qu’un consensus ait été obtenu.
Le territoire de la commune est d’une superficie de 1739 hectares dont plus de 1 400 voués à l’agriculture. Les agriculteurs, les riverains et les consommateurs subissent les effets nocifs des produits phytosanitaires dont les graves conséquences sur la santé des adultes comme sur le développement des enfants ainsi que sur l’environnement ne sont plus à démontrer.
Depuis 2015, le glyphosate est classé comme « cancérogène probable » par le Centre International de Recherche sur le cancer (CIRC) qui relève de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). De multiples procédures sont engagées, notamment aux Etats-Unis, par des victimes de pesticides contre ces firmes comme le géant Bayer-Monsanto.
L’interdiction de ces produits reste pourtant très partielle et tardive, empêchée par les puissances industrielles qui les produisent, seules véritables bénéficiaires d’un modèle agricole fonctionnant au détriment de la santé de tous ses acteurs.
La plupart des agriculteurs et leur principal syndicat, la FNSEA, dénoncent « l’agri-bashing » et les arrêtés anti-pesticides des maires. Mais ce n’est pas cela qui tue notre agriculture et provoque la ruine et parfois le suicide de trop d’agriculteurs. C’est un système productiviste « accro » aux produits phytosanitaires. C’est la concurrence de produits importés souvent de pays de l’Union Européenne même ou de l’autre bout du monde qui ne respectent pas les mêmes normes fiscales, environnementales ou sociales que la France, concurrence déloyale qui sera accentuée par les traités de libre-échange. Ce sont les géants de l’agroalimentaire et de la grande distribution qui étranglent impitoyablement les agriculteurs en achetant leurs produits sous leur prix de revient.
Notre arrêté se situe dans la droite ligne de l’action de la commune dans le domaine de la protection de l’environnement et de la biodiversité depuis des années.
Pour l’essentiel :
- Abandon de l’usage des produits phytosanitaires sur le domaine public depuis 2007, c’est-à-dire 11 ans avant l’interdiction sur tout le territoire français en 2018
- Plantation de haies champêtres le long des chemins communaux
- Extinction de l’éclairage public entre 0 heures 30 et 5 heures 30
- Construction des 6 dernières classes de l’école Marianne certifiées Haute Qualité Environnementale Exceptionnelle
- Fourniture de 25 % de produits bio, de produits labellisés et de saison et d’un repas sans viande pour tous une fois par semaine dans le restaurant scolaire de la commune
Cette politique a valu à la commune le trophée « Zéro Phyt’Eau » décerné par le Département en 2013, le label « Terre saine, communes sans pesticides » délivré par le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer en 2016 ainsi que le label « villes et villages étoilés » décerné par l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes en 2018, et pour l’école Marianne 3 trophées différents.
En adoptant un arrêté interdisant l’épandage de pesticides à moins de 50 mètres des zones d’habitations et équipements publics, nous rejoignons le mouvement lancé par de nombreuses communes de France afin de contraindre les pouvoirs publics à agir pour protéger la santé des personnes et l’environnement. L’insuffisance manifeste du périmètre d’interdiction de 3 à 10 mètres proposé par le gouvernement illustre à elle seule la nécessité de peser sur ce débat afin de faire avancer la réglementation.
Nous souhaitons ainsi contribuer à la mise en place d’un nouveau modèle de production agricole, vertueux et protecteur pour les agriculteurs, les consommateurs et l’environnement.